Des rumeurs circulent sur le fait que François Fillon, l'actuel premier ministre français, devienne président de la commission européenne.
Pour entrer dans le détail, je vous propose de lire l'article du blog "Les Coulisses de Bruxelles" à ce sujet.
Fillon, président ?
Que les fans de Nicolas Sarkozy se rassurent : le premier ministre ne prépare pas un putsch contre « l’omniprésident ». Il s’agit des rumeurs qui circulent à Bruxelles sur une possible candidature du premier ministre à la présidence de la Commission, suite à la forte baisse de la cote de José Manuel Durao Barroso, l’actuel président candidat à sa succession, victime d’un krach de confiance parmi les États membres. Comme le résume un ministre d’un État membre (de l’Est) peu enthousiasmé à l’idée de le reconduire, « encore faut-il lui trouver un successeur qui fasse consensus ». Et un successeur de droite, la future majorité du Parlement européen n’ayant quasiment aucune chance d’être de gauche. Jusqu’à présent, l’absence de concurrent sérieux intéressé était bien le principal atout de Barroso. Or, François Fillon pourrait bien être ce candidat miracle, capable d’éviter à l’Union un second mandat de l’ancien Premier ministre portugais. L’actuel premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende, a aussi été évoqué, mais son nom fait bailler d’ennui.
Fillon a beaucoup de qualités vues de Bruxelles : ce juriste de formation, discret, dénué de l’arrogance que l’on associe généralement aux Français, marié à une Britannique, est considéré comme un excellent professionnel. Sa capacité à avaler les couleuvres sarkoziennes tout en menant sa barque force l’admiration et montre qu’il est parfaitement capable de diriger une administration complexe comme l’est celle de la commission. Son nom se murmure dans plusieurs cénacles. Celui d’Alain Juppé l’a aussi été quelque temps, mais son casier judiciaire est considéré comme un empêchement dirimant, même si cela est très injuste (puisqu’il a payé pour les malversations de Jacques Chirac).
Le fait que Nicolas Sarkozy ait annoncé, dimanche dernier, qu’il voulait repousser la nomination du futur président de la Commission au lendemain du second référendum irlandais, en octobre ou novembre prochain, plaide pour un tel scénario : en novembre, le gros de la crise économique devrait être derrière nous et le chef de l’État voudra sans doute attaquer la seconde partie de son quinquennat avec une équipe renouvelée, le gouvernement Fillon risquant d’être à ce moment-là totalement carbonisé. Reste à savoir si une telle candidature a une chance d’être acceptée par les partenaires de Paris.
Si Sarkozy a envie de « faire don » de Fillon à l’Union, il doit commencer à en parler à ses alliés. Tony Blair, en 2004, avait préparé la candidature de Barroso dès le mois de janvier afin de tuer la candidature du premier ministre belge de l’époque, Guy Verhofstadt, alors soutenu par un couple franco-allemand qui avait tout simplement oublié de faire du porte-à-porte… Ensuite, il faut savoir si ses partenaires ont envie de lui faire un tel cadeau, le Président manquant trop souvent de tact (les attaques contre la République tchèque, lors de son interview radiotélédiffusé, ont causé de gros dégâts à l’Est). En outre, il n’est pas certain qu’ils veuillent courir le risque d’avoir un président fort à la tête de la Commission, la faiblesse de Barroso convenant à beaucoup de monde. Enfin, la France a déjà placé ses hommes à la tête du FMI et de l’OMC. Mais, ce dernier point n’est pas le plus important : la nomination du successeur de Barroso fera partie d’un paquet (ministre des Affaires étrangères, président du Conseil européen, secrétaire général de l’OTAN, président de l’Eurogroupe), ce qui permettra de satisfaire beaucoup d’ambitions.
NB: le buzz fonctionne à plein. Sur les sites de 20 minutes, de l'Express, de Radio Libé, et de la Tribune (mais je ne le retrouve plus).
(photo de Barroso: Thierry Monasse)
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/03/fillon-pr%C3%A9sident-.html
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